Étude réalisée dans le cadre du Service aux collectivités de l’UQAM en partenariat avec la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Par Geneviève Pagé et Rosa Pires, Université du Québec à Montréal
Cette recherche avait comme objectif principal de permettre à la FFQ de mieux comprendre la relation qu’entretiennent ses membres avec l’approche de l’intersection des oppressions afin qu’elle puisse, dans une étape éventuelle, adapter ses outils et approches en fonction des résultats qui auront été obtenus.Nous avons conservé une définition de l’intersection des oppressions, ancrée dans trois prémisses : 1) les oppressions (de sexe, de race, de classe, etc.) sont vécues de manières simultanées et difficilement différentiables les unes des autres; 2) les systèmes d’oppression s’alimentent et se construisent mutuellement tout en restant autonomes; 3) ainsi, la lutte ne peut être conçue comme un combat contre un seul système d’oppression; les systèmes doivent être combattus simultanément et ils ne peuvent être hiérarchisés dans la lutte (Pagé, 2012a).
En résumé, nous avons tenté de répondre aux questions suivantes : quelle est la compréhension (définition) des membres de la FFQ de l’intersectionnalité des oppressions?Quelles sont leurs craintes et leurs réserves en regard du concept lui-même et en regard de son applicabilité dans leur contexte particulier? Croient-elles dans les promesses de plus grande justice sociale de cette approche?En combinant une méthode quantitative et qualitative, cette recherche reflèteles connaissances et les perceptionsde la mise en pratique de l’approche intersectionnelle recueillies auprès de 121membres de la FFQ, dont 82 membres individuelles et 36 membres associatives (3 membres n’ayant pas précisé leur type d’affiliation). De plus, deux entretiens collectifs regroupant 14 femmes ont permis de recueillir des impressions et des explications plus développées.
Les membres de la FFQ ayant répondu au sondage démontrent une attitude clairement favorable envers l’approche de l’intersection des oppressions.
Les répondantes étaient presque unanimes à considérer que le patriarcat, le racisme, le classisme et le colonialisme envers les peuples autochtones sont des structures très présentes dans notre société et qui créent des injustices importantes chez les femmes.
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